Éditorial — Tâtonnment vers une gouvernance européenne

Michel Dévoluy, Université de Strasbourg (BETA).

Moïse Sidiropoulos, Université de Strasbourg (BETA)

Après deux ans et demi d’UEM, force est de constater que la construction européenne appelle des réponses inédites en matière de politique économique. On retrouve ici un des versants de la question générale de la gouvernance européenne, que le sommet de Nice n’a pas pu résoudre de façon nette.

Mots-clefs : gouvernance économique et financière en Europe, hétérogénéité des économies.

Citer cet article

Michel Dévoluy , Moïse Sidiropoulos « Éditorial — Tâtonnment vers une gouvernance européenne », Bulletin de l’Observatoire des Politiques Économiques en Europe, vol. 4, 1 - 2, Été 2001.

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Après deux ans et demi d’UEM, force est de constater que la construction européenne appelle des réponses inédites en matière de politique économique. On retrouve ici un des versants de la question générale de la gouvernance européenne, que le sommet de Nice n’a pas pu résoudre de façon nette.

Pour avancer, il faut commencer par admettre que nous sommes encore dans une phase de tâtonnement. La politique économique et monétaire pour l’Union européenne dessinée dans les traités est en réalité une construction inachevée. Il y a d’un côté la politique monétaire unique parfaitement codifiée menée par la BCE et, de l’autre côté, la mise en place de procédures de coordination, plus ou moins contraignantes, à travers les GOPE (Grandes Orientations des Politiques Économiques), les LDE (Lignes directrices pour l’Emploi) et le pacte de stabilité et de croissance. Avant l’instauration de l’UEM, nous étions habitués à raisonner dans le cadre d’économies nationales interdépendantes où les politiques économiques étaient exercées par des entités politiques uniques.

Dans chaque pays la distribution des pouvoirs entre le centre et la périphérie (État et régions) faisait l’objet d’une longue pratique. Aujourd’hui de nouveaux problèmes sont posés. La notion traditionnelle de policy-mix doit être revisitée. La preuve : on parle désormais d’un dialogue macro-économique pour l’UEM. Les politiques régionales ont tendance à vouloir occuper l’espace laissé par le flou décisionnel qui découle des difficultés d’application du principe de subsidiarité. Ajoutons, mais ceci n’est pas propre à l’Europe, que les frontières sécurisantes entre les politiques dites conjoncturelles et structurelles sont elles aussi malmenées. Face à tous ces mouvements, les économistes et les décideurs publics sont interpellés.

L’Opee souhaite naturellement contribuer au débat sur la gouvernance économique européenne. A côté des rubriques traditionnelles, la majorité des articles de ce numéro portent sur ce thème. Les conférences que nous avons organisées ont également stimulé nos réflexions. Citons les trois principales. « Quelle Europe après la Présidence française ? » avec les deux députés européens M. François Bayrou et M. Daniel Cohn-Bendit ; « Questions actuelles de politique monétaire » par le Vice-président de la BCE M Christian Noyer ; « L’Union européenne face à la mondialisation » du député européen M. Mihail Papayannakis.

Les lecteurs du Bulletin de l’Opee savent que nous avons l’ambition d’ouvrir le monde académique sur l’extérieur. Les articles de ce numéro s’inscrivent pleinement dans cette démarche.

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