Numéro 24 - Eté 2011
Editorial - La zone euro : se fédérer ou se déliter
Michel Dévoluy, Université de Strasbourg (BETA).
L’Europe regarde la crise par le petit bout de la lorgnette. Elle se focalise sur les dettes souveraines en pointant la légèreté des pays du sud en matière de finances publiques. Du coup, la solution passe par la mise en place de politiques de rigueur imposées à certains Etats membres comme la Grèce, l’Irlande et le Portugal. Mieux, l’Union européenne pense éviter de nouvelles crises en se dotant, à travers le Pacte pour l’euro plus et le Mécanisme européen de stabilité, d’une gouvernance économique présentée comme novatrice et salvatrice. Mais cette nouvelle gouvernance ne fait que renforcer les règles (...)
Enjeux et perspectives pour la gouvernance européenne
Amélie Barbier-Gauchard , Université de Strasbourg (BETA)
Héléna Boff, Crédit Agricole Alsace Vosges
Cet article reprend les propos tenus par Pervenche Berès, députée européenne mais également présidente de la commission de l’emploi et des affaires sociales et rapporteuse de la Commission spéciale crise du Parlement européen, à l’occasion de la conférence d’actualité économique organisée le 7 avril 2011 par les étudiants du master « Analyse et politiques économiques » à la Faculté de Sciences Economiques et de Gestion de Strasbourg, en partenariat avec l’OPEE.
Une coercition renforcée en guise de gouvernement économique
Michel Dévoluy, Université de Strasbourg (BETA).
La crise a révélé les faiblesses de la construction monétaire européenne. Mais l’Union n’a pas pour autant vraiment appris. Alors que la zone euro a besoin d’un vrai gouvernement économique, le Conseil européen de mars 2011 a opté pour un renforcement de la surveillance multilatérale. Ce choix de la continuité fragilise l’Europe.
L’euro, handicap ou atout en cas de crise grave ?
Gilbert Koenig, Université de Strasbourg (BETA)
Les pays européens qui font face à une crise grave de leur endettement public peuvent avoir l’impression que leur appartenance à la zone euro constitue plutôt un handicap qu’un atout. En effet, les pays qui disposent d’une monnaie nationale peuvent espérer résoudre leur crise d’une façon plus satisfaisante sur le plan économique et social en procédant à une dévaluation de leur monnaie et en menant une politique monétaire généreuse. Mais, la sortie de la zone euro risque d’être coûteuse sur le plan économique, politique et social. De plus, elle semble inutile, car ce n’est pas l’euro qui constitue un handicap, (...)
Les « hélicoptères » des banques centrales
Meixing Dai, Université de Strasbourg (BETA) et CNRS
Les effets de la politique d’assouplissement quantitatif, dont la mise en place ressemble à un « lâchage par hélicoptères » de la monnaie, sont assez complexes. Mise en œuvre suite à une crise majeure induite par le dégonflement des bulles sur les prix d’actifs, cette politique crée, du fait de son caractère de distribution restreinte de la monnaie, des effets redistributifs au profit des institutions financières et bancaires sans toutefois relancer efficacement la (...)
Crise budgétaire dans la zone euro, BCE et hyperinflation

Alexandre Sokic, Pôle Leonard de Vinci, Paris École supérieure du commerce extérieur
La crise des finances publiques dans les pays du groupe des « PIGS », portait la menace potentielle d’hyperinflation. Mais la vigilance de la BCE est là pour bloquer l'option d'un financement monétaire des déficits publics.
Les métamorphoses du statut de la concurrence dans les traités européens
Damien Broussolle, Institut d'Etudes Politiques, Université de Strasbourg (LaRGE),
Dans le vif débat qu’avait suscité le référendum, deux points de vue s’opposaient notamment sur le statut de la concurrence dans les traités : certains défendaient que la concurrence était déjà présente dans le traité de Rome, d’autres arguaient qu’au contraire la place attribuée à la concurrence était nouvelle. Finalement ces deux points de vue ne sont pas si contradictoires qu’ils peuvent l’apparaître.
Les partenariats publics-privés dans le financement de l’entrepreneuriat
Gabriel Bissiriou, Université de Strasbourg 2
S’agissant du noyau triptyque entrepreneuriat-développement économique-institutions, la question du gap financier que subit l’entrepreneur dans son accès aux structures externes de financement appelle à faire évoluer les rôles respectifs des investisseurs privés et publics dans le financement de l’entrepreneuriat, acteur central dans la création et la diffusion de l’innovation, et dans le processus de « destruction créatrice » de Schumpeter (1934).
La mort sur gage ou l’amorce du partage
Gilles Lambert, Université de Strasbourg (Humanis)
Une analyse de notre crise : un systeme injuste et généralisé de répartition de la richesse déjà très ancien doublé d’une inconscience libérale décomplexée.