Numéro 19 - Hiver 2008

Éditorial

Editorial - L’Europe face à la grande crise financière

Michel Dévoluy, Université de Strasbourg (BETA).

En résonance avec l’actualité, ce nouveau bulletin de l’OPEE consacre la plupart des articles à l’Europe face à la crise économique et financière. Le sujet est complexe mais, conformément à notre vocation d’être lus par des non spécialistes, les auteurs maintiennent une exigence d’écriture pédagogique. Nous espérons répondre à cette ambition. Les regards que nous proposons sur la crise varient en fonction des approches des différents auteurs. Le lecteur trouvera une variété de voies d’entrée et de points de vue qui vont des présentations techniques de la crise à la recherche de ses causes profondes, en passant (...)

Article

La grande crise systémique de 2008 : Causes, conséquences et mesures de politique

Meixing Dai, Université de Strasbourg (BETA) et CNRS

En automne 2008, le monde avait fait face à une aggravation de la crise financière. Beaucoup de gouvernements se sont mobilisés pour éviter une récession très brutale de leur économie. Cependant, l'incertitude est grande quant à la possibilité de stabiliser efficacement l'économie mondiale. On devrait toutefois garder l'espoir qu'une économie mondiale plus stable et moins spéculative pourrait renaître de l'éclatement de multiples bulles qui ont émergé depuis (...)

Article

La gestion européenne de la crise

Gilbert Koenig, Université de Strasbourg (BETA)

La gestion européenne de la crise monétaire et financière et de sa diffusion sur la croissance et l’emploi révèle les forces et les faiblesses de l’organisation institutionnelle européenne. La Banque centrale a joué son rôle de prêteur en dernier ressort et l’euro a probablement évité à certains pays européens de subir des perturbations de changes. Mais, en l’absence d’un pouvoir politique européen, la réaction de l’Union européenne à la diffusion de la crise monétaire et financière a été élaborée d’une façon assez pragmatique. Elle s’est limitée à des mesures destinées à encadrer les plans de sauvetage (...)

Article

Une crise économique ou une crise morale de l’économie ?

Jamel Trabelsi, Université de Strasbourg (BETA)

Depuis la grande dépression de 1929, nous n’avons pas assisté à une crise économique aussi profonde. C’est une crise jumelle, bancaire et boursière dont les canaux de transmission ne sont pas seulement économiques. Cette crise pourrait être, en effet qualifié de crise morale car elle est le résultat d’une série de mouvements de spéculations irrationnels. Cependant, même si les conséquences de cette crise seront néfastes sur l’économie mondiale, elle va permettre de rompre avec un climat international entaché de tensions et qui a fortement contribué à la détérioration de l’économie (...)

Article

De la crise financière américaine à un modèle économique et social européen ?

Valérie Malnati, Commissariat général à l’Investissement

En grande partie responsable du blocage institutionnel de l’Europe et de ses difficultés à réagir d’une seule voix face aux crises internationales, il revient aujourd’hui à la France de proposer une solution politique et institutionnelle raisonnable. En effet, depuis qu’elle a dit « non », avec les Pays-Bas, au traité constitutionnel, l’Union européenne (UE) se traîne, et les difficultés financières actuelles nous confirment que le futur traité de Lisbonne ne lui permettra pas de s’affirmer comme une entité politique distincte de celle de ses États (...)

Article

La déformation du partage des gains de la croissance économique américaine et la crise économique

Eric Rugraff, Université de Strasbourg (BETA)

La crise des subprimes qui s’est transformée en crise économique mondiale est le fruit d’un partage trop inégal des richesses entre le travail et le capital, entre les hauts revenus et les autres. On est retourné aux États-Unis à des niveaux d’inégalités équivalents à ceux du début du XXème siècle. Elles ont fortement crû récemment, avec la politique de réduction massive des impôts sur les hauts revenus, engagée par l’administration Bush. Les catégories les moins aisées, mais également la classe moyenne américaine dans son ensemble, n’ont guère profité de la croissance économique et se sont donc massivement (...)

Article

Réguler sans tabou

Michel Dévoluy, Université de Strasbourg (BETA).

Face aux désordres financiers, on nous rebat les oreilles avec le retour au capitalisme industriel et éthique. C’est le credo du nouveau libéralisme. La mode est désormais à la régulation de l’économie. Certains proposent même de refonder le capitalisme. Sont-ce des réactions circonstancielles et cosmétiques, ou de vraies interrogations ? Nous suggérons des mesures qui peuvent faire débat.

Article

A l’occasion de la transposition de la directive services, retour sur quelques inquiétudes qu’elle suscite

Damien Broussolle, Institut d'Etudes Politiques, Université de Strasbourg (LaRGE),

Après de nombreux débats et quelques modifications, la directive services, dite Bolkestein, a été promulguée en décembre 2006. Elle doit être transposée pour janvier 2009 dans chaque État membre. Elle a pour objet de poursuivre la mise en place du marché unique dans les services. L’article se propose de rappeler les mécanismes principaux de la directive, d’éclairer certains des changements qu’elle va apporter, tout en revenant sur plusieurs points des débats et inquiétudes qu’elle (...)

Article

La réalité des dépenses publiques européennes : les dépenses européennes non communautaires, une réalité en devenir

Amélie Barbier-Gauchard , Université de Strasbourg (BETA)

Si l’exercice de révision du « cadre financier de l’Union européenne » en cours porte avant tout sur le budget communautaire (112 milliards d’euros en 2007), il pourrait avantageusement s’élargir aux « dépenses européennes non communautaires ». Celles-ci constituent une autre forme d’« européanisation budgétaire » utilisée dans les cas où les intérêts des États de l’UE sont trop hétérogènes. Globalement assez limitée (un peu plus de 8 milliards d’euros en 2007), cette européanisation budgétaire est substantielle dans des secteurs comme la recherche (3,6 milliards d’euros) et les relations extérieures (4,6 milliards (...)