Numéro 14 - Eté 2006
Éditorial
Michel Dévoluy, Université de Strasbourg (BETA).
Les Européens souhaiteront plus d’Europe quand celle-ci apparaîtra comme la réponse appropriée aux problèmes majeurs du moment. Dans un monde complexe, fragile et incertain, les citoyens s’identifient à l’espace politique qui se préoccupe le plus de leur bien être matériel et de leur destin collectif. Pour le moment, les États demeurent premiers et on constate même des réactions de défiance face à l’Union.
Après la sédimentation de la concorde entre les peuples, et en particulier depuis l’Acte unique de 1987 et le traité de Maastricht de 1992, les Européens étaient en droit d’attendre que l’Union devienne (...)
La perception de l’euro par les ménages européens en 2005
Gilbert Koenig, Université de Strasbourg (BETA)
Selon une enquête d’opinions récente effectuée sur la demande de la Commission européenne, les citoyens européens ressentent encore des difficultés à utiliser pleinement l’euro, mais il s’y adapte progressivement. Ils lui reconnaissent quelques avantages, notamment individuels, mais ils lui reprochent surtout d’avoir provoquer une hausse de l’inflation. Ils continuent en 2005 à percevoir l’euro comme une simple innovation monétaire dans la mesure où ils affirment dans leur grande majorité que l’émergence de la monnaie unique n’a exercé aucun effet sur leur sentiment d’identité (...)
Les enjeux du débat sur la directive service à la lumière des spécificités des services
Damien Broussolle, Institut d'Etudes Politiques, Université de Strasbourg (LaRGE),
La libéralisation du commerce après s’être centrée sur les biens s’intéresse à présent aux services.
Au niveau international les négociations de l’Uruguay Round avaient donné lieu à la création d’un accord spécial consacré aux services : l’AGCS (accord général sur le commerce des services) ou GATS en anglais (General Agreement on Trade in services), les négociations ont repris dans le cadre du Doha Round actuel. Dans l’UE, la stratégie de Lisbonne pour une relance du marché unique comporte un volet consacré aux échanges de services, volet qui s’est concrétisé par le projet de directive sur les services, dite (...)
Processus de convergence dans les pays d’Europe centrale et orientale : quels délais ?
Alexandre Sokic, Pôle Leonard de Vinci, Paris École supérieure du commerce extérieur
Les processus de convergence réelle et nominale en cours actuellement dans les nouveaux entrants de l’UE issus des PECO constituent des priorités pour l’UE. La formulation d’hypothèses de perspectives de croissance comparées permet d’évaluer les délais de rattrapage des niveaux de vie occidentaux pour chacun de ces pays. Les délais en jeu sont variables mais pourraient se mesurer en décennies dans certains cas. En revanche, le calendrier d’adoption de la monnaie unique européenne, qui pourrait être très bref, soulève la question de l’euroisation (...)
Les critères de Maastricht et les performances
Irem Zeyneloglu, Université Galatasaray (GIAM) et Université de Strasbourg (BETA)
L’article propose d’évaluer la capacité de l’économie turque à remplir les conditions imposées par le traité de Maastricht aux pays qui désirent adhérer à l’Union européenne. Il montre que des progrès sensibles ont été effectués en matière d’inflation, de déficit budgétaire et d’endettement public et que des faiblesses se manifestent encore dans la gestion du taux de change et des taux d’intérêt.
De la souplesse pour renforcer le pacte de stabilité
Michel Dévoluy, Université de Strasbourg (BETA).
Face à la réalité des déficits budgétaires le Pacte de stabilité et de croissance est apparu rigide et pas toujours équitable. Il a été modifié en 2005 afin d’améliorer sa mise en œuvre. La rigueur demeure la règle, sans exclure pour autant des appréciations qualitatives.
Les événéments marquants (Octobre 2005 - Mars 2006)
Gérard Lang, Université de Strasbourg (BETA)
6 octobre : Politique industrielle. Le Commissaire européen à l’industrie, Günter Verheugen, annonce un plan en faveur d’une politique industrielle européenne forte : notamment favoriser un rapprochement entre le monde de l’industrie et la recherche-développement, renforcer la protection des droits de propriété intellectuelle et la lutte contre la contrefaçon et accentuer les efforts de formation. L’industrie emploie 34 millions d’Européens ; elle représente les trois quarts des exportations de l’Union et plus de 80 % des dépenses de recherche-développement du secteur privé. 27-28 octobre : Au sommet « (...)